Esther Richter dite Ika naît à Szpertz(Pologne) le 20 janvier 1887.Très jeune elle s'intéresse à la politique et à la pédagogie. En 1915, elle part pour Varsovie, adhère au parti-social-démocrate juif (Bund) et son activité d'aide et d'assistance se polarise sur les maisons d’enfants du Bund dont elle prendra la direction. Pédagogue réputée, elle participera à la création de la TsYShO (réseau d'écoles juives laïques) qui met en œuvre des méthodes pédagogiques innovantes : considérer l'enfant comme une personne.

En 1924, elle quitte la Pologne et après un court séjour à Londres, s’installe à Paris.Tout en poursuivant son action militante au Bund, elle reprend ses activités et crée des cours de yiddish dans les milieux laïques juifs (Arbeter-Ring). Pendant la guerre, elle anime un lieu de convivialité, dans les locaux du Bund. Elle organise les départs clandestins, trouve des familles pour cacher les enfants en province, dirige la cantine, participe à la création du réseau de résistance « Rue Amelot »... En danger, malgré un visa qui lui permet d'émigrer, elle reste à  Paris et sera arrêtée en mai 1941. Elle refuse de dénoncer les membres du réseau. Son courage fera l'admiration de ses codétenus. Malade, épuisée, elle meurt au fort de Romainville, le 5 octobre 1942.

 

En 1947, en mémoire d’Esther Richter, le château de Villette à Corvol l’Orgueilleux, prend le nom de Foyer Ika et devient le foyer du SKIF, mouvement d'enfants du Bund.

 

Depuis 1963, le CLEJ, Club Laïque de l'Enfance Juive, y perpétue ses méthodes éducatives.

 

En rassemblant une documentation particulièrement riche, relative à l’histoire du mouvement de jeunesse socialiste juif laïc et à la transmission de ses valeurs, cette exposition vise à souligner une continuité dans l’engagement en faveur d’une certaine vision, non religieuse, du judaïsme.